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Un automobiliste d’Angers a vu son compte bancaire vidé de 550€ pour une infraction qu’il n’a jamais commise. Etienne Thierry-Aymé, venu à Paris avec sa famille pour un séjour culturel, avait correctement stationné sa voiture sur une place réservée aux personnes handicapées. Pourtant, le système automatisé de contrôle du stationnement a infligé des amendes injustifiées. Cette histoire met en lumière les dérives de la machine face aux situations humaines et la complexité du recours administratif.
Un stationnement respectueux, sanction automatique
Etienne Thierry-Aymé et sa famille avaient prévu un séjour à Paris du 9 au 14 février 2025, pour que sa fille handicapée moteur puisse assister à une représentation du Roi Lion au théâtre Mogador. Avant de partir, il consulte le site de la Ville de Paris pour vérifier que le stationnement TPMR est bien gratuit, comme à Angers et dans plusieurs autres villes françaises. « Ça l’est, nous voici donc rassurés !« raconte-t-il.
À leur arrivée, le dimanche 9 février au soir, Etienne stationne sa voiture sur une place réservée rue de Liège, avec la carte CMI de sa fille bien visible derrière le pare-brise. Tout semble en règle et la famille profite de son séjour parisien. Mais quelques jours après leur retour à Angers, le cauchemar administratif commence.
Des amendes contestées mais ignorées
Etienne reçoit deux forfaits de « post stationnement majoré » de 225€ chacun, pour des infractions datées du 10 et du 11 février 2025. Il conteste immédiatement, en envoyant la CMI de sa fille et la carte grise. Pensant l’affaire réglée, il est loin d’imaginer la suite. « Fin juin, je reçois deux autres forfaits majorés de 50€ chacun. Je conteste à nouveau, mais le 30 octobre 2025, 550€ ont été prélevés sur mon compte bancaire ! » s’indigne-t-il.
Les démarches auprès de la Direction de la voirie et des déplacements de Paris restent sans effet. Etienne saisit le médiateur de la ville, mais craint que la résolution prenne des mois, voire des années. Ce n’est pas un cas isolé : un autre automobiliste handicapé a dû se battre trois ans pour faire annuler un PV de 50€ injustifié.
Quand l’automatisation se retourne contre les citoyens
Etienne souligne les limites du système automatisé : « Deux ASVP auraient immédiatement vu sur place que ma voiture était en règle… nous aurions évité tout cela. Au final, que de papiers, de procédures, de temps perdu et de violence à l’égard des personnes handicapées et de leurs proches ». La machine a prévalu sur le jugement humain, provoquant stress et préjudice financier.
Cette situation met en évidence plusieurs problèmes :
- Le contrôle automatisé ne prend pas en compte les situations spécifiques, comme le stationnement légal pour handicapé ;
- Les recours administratifs sont longs et complexes, même avec des preuves évidentes de conformité ;
- Le traitement des infractions par machine peut générer des sanctions injustes et des erreurs coûteuses.
Une demande d’excuses et de réparation
Pour Etienne, récupérer les 550€ est important, mais il espère également des excuses de la part de la Ville. « J’apprécierais aussi des excuses de la part de la ville de Paris« souligne-t-il. Derrière chaque infraction potentielle, il y a des personnes réelles avec des droits. Cette affaire illustre que l’automatisation doit être tempérée par le jugement humain, surtout lorsqu’elle concerne des citoyens vulnérables.
Le cas d’Etienne montre que la bureaucratie et la sous-traitance du contrôle du stationnement peuvent transformer une situation parfaitement légale en cauchemar administratif. Des années de procédures et des centaines d’euros de frais injustifiés pourraient être évités si des agents sur le terrain intervenaient pour vérifier la situation.
Un signal pour repenser l’automatisation
La sanction injustifiée d’Etienne met en lumière un besoin urgent de réformer les systèmes automatisés. Il ne s’agit pas seulement de rembourser une somme, mais de rétablir la justice et le respect des droits des personnes handicapées. L’histoire d’Etienne rappelle que derrière chaque dossier administratif, il y a des vies, des familles et des droits à protéger.
Au final, cette affaire n’est pas seulement une question d’argent. C’est un appel à mieux concilier technologie et discernement humain, pour éviter que des citoyens respectueux des règles se retrouvent punis à tort. Les erreurs de ce type doivent être corrigées rapidement, et la reconnaissance des torts, y compris des excuses publiques, serait un geste fort en faveur du respect des personnes handicapées et de leurs familles.

