Condamnée pour fraude : elle touchait une aide pour handicap tout en courant des marathons

Condamnée pour fraude : elle touchait une aide pour handicap tout en courant des marathons

Rédigé par Miora Raveloarison

11 juin 2025

Elle disait ne plus pouvoir se lever seule, mais participait à des dizaines de compétitions. Sarah Morris, une habitante de Stoke-on-Trent au Royaume-Uni, a été reconnue coupable d’avoir menti sur son état de santé pour toucher des allocations. En réalité, elle menait une vie bien plus active qu’elle ne le prétendait. Une affaire qui soulève une nouvelle fois la question des fraudes aux aides sociales.

Une maladie bien réelle, mais un dossier pas si clair

Diagnostiquée en 2005 d’une sclérose en plaques, Sarah Morris commence à percevoir une allocation liée à son handicap. La maladie est sérieuse, incurable, et provoque de lourdes difficultés au quotidien. Jusque-là, rien d’anormal. Mais quinze ans plus tard, en 2020, la quinquagénaire déclare que son état a empiré. Elle affirme ne plus pouvoir rester debout pour cuisiner et dit avoir des pertes d’équilibre fréquentes. Résultat : elle obtient un complément d’aide pour handicap sévère, une allocation bien plus élevée que la précédente.

Problème : derrière cette déclaration, la réalité est toute autre. Sarah n’a pas informé l’administration d’un détail important : elle fait partie d’un club de course à pied et participe à de nombreuses compétitions.

Active sur le terrain… et sur les réseaux sociaux

Alors qu’elle se déclare gravement handicapée, la Britannique est en réalité très active. Elle est inscrite au Stone Master Marathoners, un club sportif qui organise régulièrement des épreuves de 5 et 10 kilomètres. Sarah y participe avec enthousiasme. Elle ne se contente pas de courir, elle partage également ses performances sur les réseaux sociaux.

Entre 2019 et 2022, les enquêteurs recensent pas moins de 73 courses auxquelles elle aurait pris part. Sur Facebook, elle publie régulièrement des photos où elle s’affiche souriante, médailles en main, en tenue de sport. Autant d’éléments qui contrastent fortement avec la description de son état de santé fournie aux services sociaux.

Une enquête minutieuse et des preuves accablantes

Face aux incohérences entre les déclarations de Sarah et sa vie en ligne, les autorités décident de creuser. Une surveillance physique est mise en place. Très vite, les soupçons se confirment : Sarah bouge avec aisance, se rend aux entraînements, court sans assistance… L’écart entre ce qu’elle affirme et ce qu’elle fait est flagrant.

La justice finit par trancher. En 2024, elle est condamnée à huit mois de prison pour avoir fait de fausses déclarations. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Cette semaine, elle était de retour devant le tribunal pour la partie financière du dossier.

Des allocations à rembourser sous peine de prison

Le tribunal a exigé que Sarah rembourse la somme exacte qu’elle a perçue indûment. Montant total : 22 386 livres, soit environ 26 000 euros. Elle a 28 jours pour régulariser la situation. Si elle ne respecte pas ce délai, elle risque neuf mois de détention supplémentaires.

La décision est ferme. Elle reflète la volonté des autorités britanniques de ne plus laisser passer ce type de fraude. Même si la maladie de Sarah est réelle, le tribunal a estimé que ses activités sportives prouvaient qu’elle avait exagéré son handicap pour obtenir des aides injustifiées.

Une affaire qui interpelle

Cette histoire illustre bien les limites du système d’aide. D’un côté, il est essentiel de soutenir les personnes vraiment en difficulté ; de l’autre, les abus mettent en péril la confiance dans les dispositifs existants. Et chaque cas de fraude jette le doute sur les personnes réellement dans le besoin.

Les réseaux sociaux, devenus un miroir de nos vies, jouent aujourd’hui un rôle clé dans les enquêtes. Publier des photos anodines peut suffire à éveiller les soupçons. Dans ce cas précis, c’est une succession d’images et de performances sportives qui a tout déclenché.

Enfin, cette affaire montre aussi que les contrôles, même tardifs, existent bel et bien. Et que les fraudeurs, même s’ils semblent passer entre les mailles du filet un temps, finissent souvent par être rattrapés.

Une affaire qui rappelle, en somme, que la solidarité repose aussi sur la sincérité de chacun.

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Diplômée de l'Université Catholique de Madagascar, Miora met depuis 10 ans sa passion pour l’écriture au service du web. En tant que journaliste expérimentée, elle sait transformer des idées en contenus captivants et pertinents, adaptés aux attentes d’un public varié. Sa formation en sciences sociales lui permet d’aborder des sujets complexes avec une perspective humaniste, tout en créant des articles clairs et engageants.