« C’est un enfer » : entre Marseille et Aix-en-Provence, le trajet en bus tourne à la galère pour les étudiants

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Chaque jour, des milliers d’étudiants se retrouvent coincés dans le même scénario : un bus bondé, des retards à répétition et des trajets interminables entre Marseille et Aix-en-Provence. Sur la ligne 50, censée relier les deux grandes villes des Bouches-du-Rhône, la situation tourne parfois à l’épreuve de nerfs. Laura, 22 ans, en a fait l’amère expérience dès sa rentrée.

Des trajets quotidiens devenus insupportables

La rentrée universitaire a marqué le grand retour des allers-retours entre Aix et Marseille. Pour des milliers d’étudiants, ce trajet est une véritable routine… mais aussi une source d’angoisse quotidienne. Chaque matin, les quais se remplissent dès l’aube. Certains attendent plus d’une heure, espérant trouver une place dans un bus déjà saturé.

« C’est un enfer, je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué », confie Laura, étudiante en communication à Aix. Depuis qu’elle s’est installée à Marseille pour des raisons financières, elle dépend entièrement du bus 50 pour rejoindre son campus. « Le matin, il faut arriver très tôt sinon on ne monte pas. Et le soir, c’est pire encore : il y a une foule énorme et parfois, on doit laisser passer plusieurs bus », raconte-t-elle, visiblement épuisée.

Un bus victime de son succès… et de ses limites

Selon la métropole, près de 15 000 personnes utilisent chaque jour cette ligne entre Marseille et Aix-en-Provence. En théorie, le service est bien rodé avec des bus toutes les dix minutes aux heures de pointe. En pratique, c’est une tout autre histoire : retards, bus complets, trajets rallongés à cause des embouteillages…

Les conducteurs, souvent impuissants, subissent eux aussi la situation. « Les routes sont saturées, on fait ce qu’on peut. Parfois, on met plus d’une heure pour faire trente kilomètres », explique un chauffeur rencontré au terminus de Saint-Charles. Le trajet, censé durer 35 à 40 minutes, peut facilement dépasser les 90 minutes lors des pics de circulation.

Des étudiants à bout de patience

Pour beaucoup, ce casse-tête quotidien a des conséquences directes sur leur vie étudiante. Arriver en retard en cours, manquer des partiels ou rater des correspondances est devenu monnaie courante. Laura n’est pas la seule à craquer. Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient : photos de files interminables, vidéos de bus bondés, messages de ras-le-bol.

« Ce trajet me stresse plus que mes examens », plaisante amèrement un étudiant en droit. Certains envisagent même de changer d’université ou de logement, faute de mieux. D’autres tentent le covoiturage ou les trains régionaux, mais les prix et les horaires ne sont pas toujours adaptés.

Un problème structurel connu de longue date

Ce n’est pas la première fois que les usagers dénoncent la saturation de cette ligne. Déjà en 2023, plusieurs associations étudiantes avaient alerté les autorités sur les conditions de transport déplorables. Le manque de coordination entre les réseaux de bus, les embouteillages chroniques sur l’autoroute A51 et l’augmentation constante du nombre d’étudiants aggravent chaque année la situation.

Les élus locaux assurent travailler à des solutions. Parmi elles : l’augmentation du nombre de bus aux heures de pointe, l’amélioration de la régularité et, à plus long terme, le développement de nouvelles lignes de transport express. Mais pour l’instant, les usagers restent sceptiques. « On en parle depuis des années, mais rien ne change », déplore Laura.

Des pistes pour mieux circuler entre Aix et Marseille

En attendant des mesures concrètes, certains tentent d’adopter de nouvelles habitudes pour éviter la foule :

  • partir plus tôt le matin pour espérer une place assise ;
  • éviter les heures de grande affluence en fin d’après-midi ;
  • opting pour le télétravail ou les cours en ligne quand c’est possible ;
  • partager les trajets via des applications de covoiturage ;
  • ou encore préférer le train TER malgré un coût plus élevé.

Mais ces solutions restent ponctuelles. Pour la majorité des étudiants, le bus 50 demeure le seul lien direct entre Marseille et les campus d’Aix.

Un quotidien qui use les nerfs

Chaque soir, la scène se répète : des centaines d’étudiants massés à l’arrêt, téléphones à la main, fatigués, frustrés, certains résignés. Beaucoup finissent par plaisanter entre eux, tentant de rendre l’attente plus supportable. Mais derrière les sourires, la lassitude se lit sur les visages.

« On se sent un peu abandonnés », soupire Laura avant de grimper enfin dans son bus. Ce soir-là, elle arrivera chez elle à Marseille plus de deux heures après la fin de ses cours. Une journée de plus dans ce que beaucoup appellent désormais, avec ironie, le « parcours du combattant aixois ».

Entre fatigue, stress et retards à répétition, ces étudiants n’ont qu’un souhait : que leurs trajets redeviennent enfin ce qu’ils devraient être – un simple moyen d’aller en cours, pas une épreuve de patience.


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