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- AAH et prime d’activité : de quoi parle-t-on exactement ?
- Une règle dérogatoire qui devient pérenne
- Pourquoi cette décision était très attendue
- Un soulagement pour les bénéficiaires de l’AAH qui travaillent
- Un choix politique qui va au-delà des chiffres
- Ce qu’il faut retenir si vous êtes concerné
- Un signal positif pour l’avenir
Bonne nouvelle pour des milliers de bénéficiaires : l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ne sera toujours pas prise en compte dans le calcul de vos droits à la prime d’activité.
Mardi, les députés ont adopté un amendement au projet de loi de finances pour 2026 qui vient confirmer cette règle dérogatoire, très attendue par les associations et les personnes concernées.
AAH et prime d’activité : de quoi parle-t-on exactement ?
La prime d’activité est une aide versée par la Caf ou la MSA aux personnes qui travaillent mais ont des revenus modestes. Son objectif est simple : soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs aux revenus faibles ou irréguliers, qu’ils soient salariés ou indépendants.
L’AAH, elle, est une allocation destinée aux personnes en situation de handicap dont les ressources sont limitées. Elle permet de garantir un minimum de revenus à ceux qui ne peuvent pas travailler ou seulement partiellement, en raison de leur handicap.
Pendant longtemps, la question a été sensible : fallait-il intégrer cette allocation dans le calcul de la prime d’activité ou non ?
Une règle dérogatoire qui devient pérenne
Jusqu’ici, le calcul des droits à la prime d’activité pour les bénéficiaires de l’AAH reposait sur un régime dérogatoire : l’AAH n’était pas comptée comme un revenu classique. Autrement dit, elle n’entrait pas dans la base de ressources retenue pour savoir si la personne avait droit à la prime, ni pour en déterminer le montant.
Avec l’examen du projet de loi de finances pour 2026, certains craignaient que cette exception soit remise en question.
L’amendement adopté par l’Assemblée nationale vient clarifier la situation : cette exclusion de l’AAH dans le calcul des droits à la prime d’activité est maintenue.
Concrètement, cela signifie que les bénéficiaires de l’AAH qui travaillent pourront continuer à percevoir leur prime d’activité sans que leur allocation n’ait pour effet de réduire le montant de cette prime. Pour de nombreux foyers, c’est un véritable coup de pouce au budget du quotidien.
Pourquoi cette décision était très attendue
Pour les personnes concernées, l’enjeu est loin d’être théorique. Dans beaucoup de foyers, l’AAH et la prime d’activité représentent une part essentielle des ressources mensuelles.
Si l’AAH avait été intégrée dans le calcul, certains auraient vu leur prime diminuer, voire disparaître, simplement parce qu’ils perçoivent déjà cette allocation liée à leur handicap.
Les associations de défense des droits des personnes handicapées alertaient depuis plusieurs mois : compter l’AAH comme un revenu comme les autres aurait envoyé un mauvais signal, en pénalisant les personnes qui font l’effort de travailler malgré les difficultés liées à leur état de santé.
En maintenant la règle dérogatoire, les députés confirment un principe simple : l’AAH reste une prestation de solidarité, pas un complément de salaire. Elle ne doit pas venir « manger » la prime d’activité, censée encourager l’activité professionnelle.
Un soulagement pour les bénéficiaires de l’AAH qui travaillent
Pour les titulaires de l’AAH qui perçoivent la prime d’activité, cette décision apporte un vrai sentiment de sécurité. Beaucoup redoutaient une baisse de leur aide, dans un contexte déjà marqué par l’inflation, la hausse des loyers et des factures du quotidien.
Le maintien de cette exclusion signifie que :
- ils peuvent continuer à cumuler travail et AAH sans être pénalisés sur la prime d’activité ;
- leurs efforts pour garder ou retrouver un emploi restent encouragés ;
- leurs droits ne seront pas revus à la baisse uniquement parce qu’ils touchent l’AAH.
À travers cet amendement, le législateur envoie un message clair : l’emploi des personnes en situation de handicap doit être soutenu, sans créer d’effet pervers sur les aides.
Un choix politique qui va au-delà des chiffres
Derrière une question de « calcul » se cache un vrai choix de société.
En excluant l’AAH du calcul de la prime d’activité, les pouvoirs publics reconnaissent que le handicap entraîne souvent des charges supplémentaires et des contraintes particulières : soins, déplacements, matériel adapté, fatigue plus importante, etc.
Considérer l’AAH comme un revenu ordinaire aurait pu être perçu comme une forme d’injustice. En la maintenant à part, on confirme qu’il s’agit d’une aide spécifique, destinée à compenser un handicap, et non d’un salaire déguisé.
Cette décision s’inscrit aussi dans un mouvement plus large : celui de rendre les dispositifs sociaux plus lisibles, plus cohérents, et surtout plus favorables à l’emploi des personnes handicapées. En clair, travailler ne doit pas rimer avec pertes d’aides et insécurité financière.
Ce qu’il faut retenir si vous êtes concerné
Si vous êtes bénéficiaire de l’AAH et que vous touchez déjà la prime d’activité, rien ne change dans la manière dont vos droits sont calculés :
- votre AAH reste exclue de la base de ressources pour la prime d’activité ;
- vous continuez à déclarer vos revenus d’activité (salaire, revenus indépendants, etc.) à la Caf ou à la MSA ;
- le montant de votre prime dépend toujours principalement de vos revenus professionnels et de la composition de votre foyer.
Si vous commencez à travailler et que vous percevez l’AAH, vous pouvez faire une simulation sur le site de la Caf ou contacter directement un conseiller pour savoir si vous avez droit à la prime d’activité. La combinaison des deux aides peut vous permettre de mieux stabiliser vos revenus, surtout en cas de temps partiel ou de contrat peu rémunéré.
Un signal positif pour l’avenir
Le maintien de l’exclusion de l’AAH dans le calcul de la prime d’activité n’efface pas toutes les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap. Mais il constitue un signal positif : leurs besoins spécifiques sont pris en compte et leurs efforts pour participer au monde du travail ne sont pas sanctionnés financièrement.
Dans un contexte où chaque euro compte, cette décision peut faire la différence pour de nombreux foyers. Elle rappelle aussi que les politiques publiques peuvent évoluer dans un sens plus juste et plus protecteur, en s’adaptant aux réalités de vie des personnes concernées.
Pour les bénéficiaires de l’AAH qui travaillent ou envisagent de le faire, ce maintien du calcul dérogatoire est donc une bouffée d’oxygène et une forme de reconnaissance : oui, il est possible de cumuler allocation de solidarité et activité professionnelle, sans tout perdre en chemin.

