C’est confirmé : cette banque en ligne disparaît, ses clients ont jusqu’au 11 novembre pour récupérer leur argent

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Le secteur des banques en ligne vit un nouvel épisode mouvementé. Alors que des millions de Français privilégient désormais les services numériques pour gérer leur argent, une néobanque annonce sa fermeture définitive. Ses clients ont jusqu’au 11 novembre 2025 pour vider leurs comptes et transférer leur argent vers un autre établissement. Une nouvelle qui secoue un marché pourtant en pleine croissance.

Un succès fulgurant mais fragile

Depuis une dizaine d’années, les banques en ligne se sont imposées comme une alternative sérieuse aux établissements traditionnels. Frais réduits, simplicité d’utilisation, services rapides : elles séduisent aussi bien les jeunes actifs que les familles ou les indépendants. En 2025, plus de 20 millions de Français utilisent déjà ce type de service, une progression de 11 points par rapport à 2021.

Les géants du secteur dominent largement : BoursoBank revendique 7,2 millions de clients, Revolut 5 millions et Nickel 4 millions. Ces mastodontes ont laissé peu de place aux acteurs plus modestes, et la concurrence féroce provoque désormais des disparitions. La fermeture de la banque en ligne Kardly en est l’exemple le plus marquant.

Une croissance mondiale impressionnante

À l’échelle internationale, le succès est tout aussi spectaculaire. Le marché mondial des néobanques représentait 143 milliards de dollars en 2025, avec une croissance annuelle estimée à près de 49 %. Depuis 2020, le nombre d’utilisateurs a littéralement explosé et devrait dépasser les 300 millions dans le monde. Mais derrière ces chiffres flatteurs, certaines entreprises n’arrivent pas à tenir la cadence.

Kardly contrainte de fermer

Kardly, connue pour son application bancaire Kard, n’a pas résisté à la pression. Le tribunal de commerce d’Évreux l’a placée en liquidation judiciaire le 11 septembre 2025. L’entreprise est autorisée à fonctionner jusqu’au 11 novembre pour laisser le temps à ses clients de rapatrier leur argent. Au-delà de cette date, tous les comptes devront être soldés.

Cette annonce surprend d’autant plus que Kard avait trouvé un repreneur en 2024. Le fonds THK Capital, dirigé par Éric Lassus, s’était engagé à relancer la société. Le fondateur de Kard, Scott Gordon, déclarait alors avec optimisme : « Cette nouvelle étape va propulser Kard vers une phase de croissance accélérée ». Mais les difficultés financières et opérationnelles n’ont jamais cessé.

Un rachat qui n’a pas suffi

Malgré l’investissement de son repreneur, la start-up a vite sombré. L’un de ses coups durs est venu de la résiliation de son partenariat avec Okali, filiale du Crédit Agricole spécialisée dans le Banking-as-a-Service. Ce service est crucial pour permettre à une fintech de fonctionner comme une banque. Or, Okali a mis fin au contrat, reprochant à Kardly des manquements aux règles de lutte contre le blanchiment d’argent. Un coup fatal pour la société déjà en difficulté.

Des clients dans l’urgence

Pour les utilisateurs de Kardly, la priorité est désormais claire : retirer leur argent au plus vite et ouvrir un compte dans un autre établissement. Jusqu’au 11 novembre, les opérations courantes (virements, paiements, retraits) continuent de fonctionner normalement. Mais il est recommandé de ne pas attendre la dernière minute, car l’ouverture d’un nouveau compte peut prendre plusieurs jours.

Les clients doivent donc se tourner vers une nouvelle banque, qu’il s’agisse d’une grande néobanque comme BoursoBank, Revolut ou Nickel, ou d’un établissement traditionnel. Dans tous les cas, mieux vaut agir rapidement pour éviter les mauvaises surprises à l’approche de la date butoir.

Une fermeture qui en dit long

La disparition de Kardly illustre parfaitement la fragilité du marché. Si les néobanques attirent de plus en plus de Français, toutes ne parviennent pas à survivre. L’innovation ne suffit pas : sans modèle économique solide et sans partenaires bancaires fiables, la croissance se transforme vite en mirage.

Pour les clients, cette situation rappelle l’importance de diversifier ses services bancaires. Miser uniquement sur une petite banque en ligne peut représenter un risque. À l’inverse, s’appuyer sur un acteur solide du marché, ou combiner plusieurs solutions, peut sécuriser ses finances.

Et maintenant ?

D’ici au 11 novembre, les utilisateurs de Kardly vont devoir tourner la page. La plupart rejoindront les géants du secteur, renforçant encore leur domination. Mais cette fermeture soulève aussi une question plus large : combien d’autres petites banques en ligne subiront le même sort dans les années à venir ?

Une chose est sûre : la révolution numérique bancaire continue, mais elle ne fait pas de cadeaux aux plus fragiles. Kardly en est la preuve. Pour les clients, le temps presse : il reste quelques semaines pour mettre leur argent à l’abri et s’adapter à ce nouveau paysage bancaire.


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