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Imaginez une plante minuscule, pas plus haute qu’un smartphone, capable de pousser dans une station spatiale, sur la Lune, ou même en plein désert. Ce n’est pas de la science-fiction, mais bien le pari audacieux de chercheurs italiens. Leur objectif ? Réinventer l’agriculture dans les milieux les plus extrêmes… et peut-être changer notre manière de nous nourrir à jamais.
Un riz de l’espace qui tient dans la paume de la main
Oubliez les plants de riz classiques qui s’élèvent à plus de 30 centimètres. Ce nouveau riz spatial ne dépasse pas les 10 centimètres. Pourtant, il contient autant, voire plus, de nutriments essentiels pour alimenter les astronautes en mission longue durée. Et surtout, il peut pousser dans des capsules pressurisées ou des serres minuscules, là où chaque centimètre compte.
À l’origine du projet, l’Agence spatiale italienne a uni ses forces avec trois universités du pays. Leur but : concevoir une plante capable de survivre dans l’espace tout en apportant une vraie valeur nutritionnelle.
Un casse-tête génétique pour miniaturiser le riz
Pour réussir à réduire la taille de la plante sans en sacrifier la productivité, les chercheurs ont modifié son code génétique à l’aide des technologies de pointe comme CRISPR-Cas. Le défi principal ? Jouer avec une hormone végétale appelée gibbérelline, responsable de la croissance des tiges.
La diminuer permet d’obtenir une plante plus courte, mais cela peut fragiliser la germination. Il a donc fallu ajuster plusieurs paramètres pour que la plante reste :
- compacte ;
- riche en protéines ;
- résistante ;
- et capable de bien capter la lumière pour produire de l’énergie.
Chaque université s’est penchée sur une étape clé :
- Milan a travaillé sur la sélection des plants miniatures ;
- Rome a identifié les gènes liés à la croissance ;
- Naples a simulé l’apesanteur pour voir comment ces plantes réagissent en condition spatiale.
Faire pousser du riz sans haut ni bas
Dans l’espace, il n’y a plus de haut, ni de bas. Les plantes perdent leurs repères gravitationnels. Pour tester leur comportement, les chercheurs font tourner les plants en permanence afin d’annuler l’effet de la gravité. Ce processus active les cellules dans toutes les directions et révèle la capacité des plants à s’adapter à l’espace.
« Si une plante pousse normalement sans savoir où est le ciel, c’est qu’elle est prête pour l’espace », explique la chercheuse Marta Del Bianco, responsable des tests en microgravité.
Un espoir pour les zones hostiles sur Terre
Mais ce « riz lunaire » ne vise pas seulement les missions spatiales. Ce projet ouvre aussi des perspectives étonnantes sur notre propre planète. Grâce à sa petite taille, il pourrait être cultivé dans :
- des déserts arides ;
- des montagnes isolées ;
- ou même sur des balcons urbains étroits.
Il serait aussi un allié précieux dans la transition alimentaire, en réduisant notre dépendance aux protéines animales dans les systèmes fermés ou les milieux extrêmes.
Moi-même, je repense à mon minuscule potager sur le toit de mon immeuble. Cultiver du riz riche en nutriments dans quelques centimètres carrés, c’est aujourd’hui une perspective crédible… et enthousiasmante.
Une innovation saluée par la communauté scientifique
Présenté en juillet 2025 au congrès de la Society for Experimental Biology à Anvers, le projet a suscité un vif intérêt. Bien que les travaux soient encore en cours, les premières demandes de brevets sont déjà lancées et des applications commerciales pourraient voir le jour dans les prochaines années.
Bientôt, ce riz miniature pourrait atterrir dans les sacs des astronautes… mais aussi dans les cuisines des régions les plus reculées de la planète.
Une graine d’avenir pour toute l’humanité
Ce projet italien prouve qu’une innovation minuscule peut avoir un impact colossal. Nourrir les populations dans les endroits les plus difficiles d’accès, tout en répondant aux défis alimentaires du futur, voilà l’enjeu derrière cette petite plante. Et si demain, un grain de riz cultivé dans l’espace devenait la clé d’une alimentation plus durable pour tous ?
