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Le Grand-Duché a tout pour séduire : une économie florissante, des salaires élevés et une position stratégique aux portes de la France. Pourtant, de nombreux secteurs sont en quête désespérée de main-d’œuvre. En 2025, le pays voisin tire la sonnette d’alarme : 22 métiers sont désormais jugés en forte pénurie.
Un pays frontalier qui attire… mais qui cherche toujours à recruter
Avec un salaire minimum qui atteint les 3 000 euros brut, le Luxembourg reste une destination de choix pour les travailleurs frontaliers, notamment français. Mais malgré cet avantage financier indéniable, certaines entreprises peinent à embaucher. La dernière liste publiée par l’Adem, l’Agence pour le développement de l’emploi, recense pas moins de 22 postes en tension, un chiffre qui évolue peu d’une année à l’autre.
Le paradoxe est frappant : alors que les salaires y sont souvent bien plus attractifs qu’en France, le Grand-Duché fait face à une véritable crise du recrutement dans certains secteurs.
Des postes variés mais peu pourvus
Les métiers concernés couvrent un large éventail d’activités. Voici les domaines où les recruteurs luxembourgeois cherchent activement :
- professions paramédicales comme les infirmiers ou aides-soignants ;
- métiers du bâtiment : gros œuvre, second œuvre, ouvriers spécialisés ;
- éducation spécialisée et travail social ;
- cuisine et restauration : cuisiniers, chefs, production culinaire ;
- finance, comptabilité et gestion : comptables, contrôleurs de gestion ;
- informatique et systèmes d’information ;
- banque et métiers juridiques ;
- logistique, transport, routiers et mécaniciens ;
- maintenance industrielle et agents ferroviaires ;
- services administratifs : secrétaires, assistants, support de direction.
Les personnes intéressées peuvent consulter la liste complète sur le site officiel de l’Adem et postuler directement en ligne.
Pourquoi autant de difficultés à embaucher ?
Plusieurs raisons expliquent ces pénuries. Le Luxembourg est un petit pays, avec une population limitée, ce qui l’oblige à se tourner massivement vers la main-d’œuvre étrangère. Mais certains secteurs comme l’hôtellerie ou la restauration souffrent d’un manque d’attractivité, notamment en raison des horaires décalés ou de la pénibilité des tâches.
À cela s’ajoute un autre obstacle majeur : le manque de personnes déjà formées. Dans des domaines comme la finance, l’informatique ou la mécanique, les profils qualifiés se font rares, ce qui ralentit les recrutements.
Une vague de départs à la retraite en approche
Selon les prévisions du gouvernement luxembourgeois, les dix prochaines années s’annoncent cruciales. Près de 250 000 départs à la retraite sont attendus d’ici 2035. Et pour maintenir son rythme de croissance, le pays devra créer jusqu’à 400 000 postes supplémentaires d’ici 2040.
Le défi est de taille : comment attirer ces futurs salariés, notamment les travailleurs frontaliers, alors que le prix de l’immobilier ne cesse de grimper ? Trouver un logement abordable au Luxembourg devient un casse-tête pour beaucoup, freinant l’arrivée de nouveaux talents malgré les hauts salaires proposés.
Les Français en tête de file
Les travailleurs français sont de plus en plus nombreux à franchir la frontière chaque jour, malgré les bouchons matinaux à l’entrée du Grand-Duché. Tandis que les frontaliers allemands et belges sont en légère baisse, les Français continuent d’affluer, séduits par un écart de rémunération plus important avec l’Hexagone.
*Les entreprises apprécient les profils français, qui combinent souvent expérience, flexibilité et proximité géographique,* explique un responsable RH basé à Luxembourg-ville.
Mais pour que cette dynamique se maintienne, encore faut-il résoudre les problèmes de logement, de transport et de formation. Le Luxembourg a beau multiplier les incitations, certaines offres restent désespérément vacantes.
Un pays attractif, des salaires alléchants, mais un défi de taille : réussir à pourvoir les postes vacants avant que la vague des départs en retraite ne déferle. Ceux qui cherchent un nouvel élan professionnel y verront peut-être une belle opportunité à saisir.