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- De la misère en Roumanie à la fortune en chiffres
- Sa botte secrète : acheter presque tous les tickets… mais pas n’importe comment
- Le coup d’éclat en Virginie : 30 millions de dollars de gains
- Un génie dans la légalité
- Et aujourd’hui ?
- Trois leçons à retenir de son parcours
- Peut-on encore appliquer sa méthode aujourd’hui ?
On le surnomme le magicien des chiffres. Stefan Mandel, mathématicien autodidacte d’origine roumaine, est l’un des rares hommes au monde à avoir réussi l’impossible : gagner 14 fois à la loterie. Son histoire, digne d’un film, a bouleversé les règles du jeu dans plusieurs pays. Entre science, intuition et audace, ce génie des probabilités a prouvé qu’on pouvait battre le hasard… du moins pour un temps.
De la misère en Roumanie à la fortune en chiffres
Dans les années 1960, sous le régime communiste roumain, la vie est rude. Les salaires sont faibles, la nourriture manque, et l’avenir semble sans issue. Stefan Mandel, jeune père de famille, passe ses soirées à jongler avec les équations. Un jour, une idée lui vient : la loterie n’est pas un pur hasard si l’on sait exploiter les probabilités. C’est le début d’une aventure incroyable.
Après des semaines de calculs, il met au point une méthode baptisée la « condensation combinatoire ». L’idée ? Réduire le nombre de combinaisons nécessaires pour maximiser ses chances de victoire. En clair, il identifie les combinaisons les plus probables et élimine celles qui ne rapporteront jamais. Résultat : il décroche un premier jackpot qui lui permet de quitter la Roumanie pour l’Australie. Et là, son destin bascule.
Sa botte secrète : acheter presque tous les tickets… mais pas n’importe comment
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Mandel n’a jamais « deviné » les bons numéros. Il a simplement compris comment rendre le jeu mathématiquement rentable. Son raisonnement était simple : si le jackpot dépasse le coût d’achat de toutes les combinaisons possibles, alors le jeu devient gagnant.
Pour une loterie à 6 numéros sur 44, il faut 7 059 052 combinaisons. Si le gain potentiel est supérieur à ce chiffre multiplié par le prix du ticket, le calcul est bon. Mandel réunissait alors des investisseurs, imprimait des millions de bulletins et jouait presque toutes les combinaisons. En plus du gros lot, il remportait aussi des centaines de petits gains secondaires. L’opération était chirurgicale, sans place pour le hasard.
Le coup d’éclat en Virginie : 30 millions de dollars de gains
L’histoire atteint son sommet en 1992, aux États-Unis. Dans l’État de Virginie, la loterie affiche un jackpot de 27 millions de dollars. Mandel monte alors une opération d’une ampleur inédite. Des camions entiers de bulletins pré-remplis sont envoyés dans les points de vente. Le résultat est historique :
- Jackpot principal : 27 millions de dollars ;
- Gains secondaires : 6 millions ;
- Plus de 130 000 mises remboursées.
Au total, près de 30 millions de dollars remportés. Ce coup de maître forcera les États américains et australiens à revoir entièrement leurs règles. Dès l’année suivante, les loteries interdisent l’achat massif de tickets ou leur impression par les joueurs. Mandel, lui, avait déjà « gagné le jeu » et choisi de se retirer.
Un génie dans la légalité
Ce qui rend l’histoire encore plus incroyable, c’est que tout était légal. Stefan Mandel n’a jamais triché. Il a simplement trouvé une faille dans le système et s’en est servi avant qu’elle ne soit comblée. Son sens des chiffres et son esprit d’analyse ont poussé les loteries à devenir plus rigoureuses. Là où d’autres auraient cherché à tricher, lui a préféré jouer avec les règles… à la lettre.
Et aujourd’hui ?
Après une vie bien remplie et quelques aventures financières moins glorieuses, Stefan Mandel vit désormais sur une île tropicale du Pacifique. Discret, loin des caméras, il savoure une retraite paisible. Sa philosophie est restée intacte : « Les mathématiques ne garantissent pas la chance. Elles garantissent une meilleure position face au hasard. »
Trois leçons à retenir de son parcours
De cette incroyable histoire, plusieurs enseignements ressortent :
- La chance peut être provoquée ; on ne contrôle pas le hasard, mais on peut s’y préparer ;
- Les jeux d’argent ne sont pas conçus pour être gagnés ; ils profitent surtout à ceux qui les organisent ;
- Gagner une fois est possible, en vivre ne l’est pas ; Mandel pensait en investisseur, pas en joueur.
Peut-on encore appliquer sa méthode aujourd’hui ?
La réponse est claire : non. Les règles ont changé. Les combinaisons se comptent désormais en centaines de millions et la loi interdit tout achat industriel de tickets. Les jackpots ne sont plus alignés sur le coût total des combinaisons possibles. Bref, la brèche est refermée. Mais l’exploit reste gravé dans l’histoire des loteries du monde entier.
Stefan Mandel n’a pas seulement gagné au Loto. Il a prouvé qu’avec de la logique, du courage et une bonne dose d’ingéniosité, on peut parfois défier les probabilités… sans jamais tricher.

