« Ça me semble irréel » : après 20 ans de carrière, ce facteur perd son emploi à cause de ses arrêts fréquents

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Un vent de colère souffle sur un centre postal du 5ᵉ arrondissement de Marseille. Gaëtan, facteur depuis vingt ans, a été licencié après plusieurs arrêts maladie, une décision qui a profondément choqué ses collègues et qui suscite un vif débat sur les droits des salariés et la gestion des absences pour raison de santé.

Une mobilisation exceptionnelle du personnel

Mardi 4 novembre, près de 80 % des salariés du centre postal se sont rassemblés pour soutenir leur collègue. La mobilisation, inhabituelle par son ampleur, traduit l’émotion et la solidarité autour de Gaëtan, âgé d’une quarantaine d’années et père de trois enfants. Selon nos confrères de la Provence, il a été remercié le mois dernier, après avoir été absent à plusieurs reprises pour raisons médicales.

Les grévistes dénoncent une décision injuste : « Il a été en arrêt maladie à plusieurs reprises entre 2024 et 2025 », expliquent-ils, soulignant que ces absences étaient liées à des douleurs persistantes au dos et à la nécessité d’un repos strict. La nouvelle du licenciement est d’autant plus difficile à accepter pour Gaëtan que son engagement envers son travail était reconnu par ses collègues et clients.

Gaëtan raconte son incompréhension

Dans un témoignage poignant, le facteur confie : « J’ai encore du mal à digérer cette nouvelle. Tout me semble si irréel« . Il explique avoir été contraint de rester plusieurs semaines à l’arrêt pour soigner ses douleurs et exprime son étonnement face à la décision de La Poste : « Je ne m’attendais certainement pas à un licenciement ». Ses collègues, qui le connaissent depuis deux décennies, parlent d’une situation à la fois choquante et décourageante.

Cette affaire met en lumière la difficulté pour certains salariés de concilier santé et travail, surtout dans des métiers physiquement exigeants comme celui de facteur. Les absences, nécessaires pour se rétablir, peuvent pourtant se transformer en motif de sanction dans certaines entreprises, laissant les travailleurs démunis face à une situation qui leur échappe.

Une situation qualifiée d’ »ubuesque »

La CGT, par la voix du secrétaire départemental, s’est fortement exprimée contre cette décision. Selon le syndicat, cette sanction expose Gaëtan à des difficultés financières importantes et pourrait le plonger dans une situation précaire. « C’est une situation ubuesque, il risque de se retrouver dans la misère« , déplore-t-il, rappelant l’importance de protéger les salariés victimes d’absences médicales légitimes.

Les collègues de Gaëtan ont tenu à marquer leur soutien par des slogans et des prises de parole devant le centre postal. Pour eux, le licenciement n’est pas seulement injuste, il envoie également un signal inquiétant à tous les employés : la moindre absence pour raison de santé pourrait mettre en danger leur emploi, malgré des années de service loyal.

La Poste justifie le licenciement

De son côté, La Poste maintient sa décision et réfute toute accusation de licenciement abusif. L’entreprise explique que le départ de Gaëtan est motivé par la perturbation du service engendrée par ses absences répétées et qu’un remplacement définitif s’imposait. Un salarié en contrat à durée indéterminée a été recruté pour assurer la continuité du travail et éviter les désagréments pour les clients.

Pour La Poste, la décision respecte le cadre légal : le licenciement est justifié par des absences répétées qui rendent nécessaire le recrutement d’un remplaçant stable. L’entreprise insiste également sur le fait que les arrêts maladie ne doivent pas compromettre la qualité du service postal et la satisfaction des usagers.

Un exemple pour réfléchir sur la protection des salariés

Cette affaire soulève plusieurs questions importantes pour les travailleurs et les employeurs. Comment protéger les salariés qui doivent s’absenter pour raisons médicales ? Jusqu’où une entreprise peut-elle sanctionner un employé fidèle mais fragile sur le plan physique ?

Pour éviter de se retrouver dans une situation similaire, les experts recommandent aux salariés de garder une trace de leurs certificats médicaux et de communiquer régulièrement avec leur employeur. Du côté des entreprises, il est conseillé de rechercher un équilibre entre l’organisation du travail et le respect des droits de chacun.

Cette affaire rappelle que, même après vingt années de service dévoué, un salarié peut être confronté à une décision brutale si la communication et la confiance n’ont pas été entretenues. La mobilisation de ses collègues montre également qu’une solidarité active peut peser dans le débat public et défendre des droits parfois menacés.

Gaëtan reste dans l’attente d’une solution juste, tandis que ses collègues espèrent que cette affaire servira d’exemple pour mieux encadrer les absences et protéger les salariés vulnérables dans l’avenir.


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