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Chaque année, près de 200 000 salariés en France se retrouvent victimes d’une arnaque sournoise qui leur vole leur salaire sans qu’ils s’en aperçoivent tout de suite. Avec le développement du télétravail et l’externalisation des ressources humaines, cette fraude gagne du terrain. Explications et témoignages sur une escroquerie qui peut frapper n’importe qui.
Comment fonctionne cette fraude au vol de salaire ?
Le principe est simple, mais redoutablement efficace. L’escroc se fait passer pour un salarié d’une entreprise et envoie un e-mail à la direction ou au service des ressources humaines. Il prétend avoir changé de compte bancaire et transmet un nouveau RIB. Le but ? Que le salaire soit viré sur ce compte fictif, et non plus sur celui du véritable employé.
Ce genre de manœuvre est facilité par le télétravail, où les échanges se font souvent par mail, sans rencontre physique. De plus, les services RH sont parfois délocalisés ou moins accessibles, ce qui complexifie les vérifications. Ainsi, de nombreux salariés ne se rendent compte du problème que bien plus tard, une fois que le salaire a disparu.
Des victimes témoignent, des entreprises inquiètent
Ludivine raconte son expérience : elle s’est fait piéger l’an dernier. Lorsqu’elle a découvert la fraude avec son employeur, tous deux étaient abasourdis. Plusieurs échanges de mails frauduleux montraient que la demande avait été répétée plusieurs fois. Heureusement, certaines sociétés ont mis en place des procédures strictes. Laurence Breton-Kueny, responsable RH au groupe AFNOR, explique :
« Soit les RIB sont remis en main propre avec signature, soit envoyés depuis une adresse mail reconnue et confirmés par téléphone ou visioconférence. »
Mais parfois, les fraudeurs parviennent à tromper ces systèmes de contrôle.
Sur les réseaux sociaux, Nathan confie sur TikTok :
« Ça a bien failli m’arriver, mais la RH m’a appelé pour vérifier si c’était vrai. »
Céline ajoute :
« Ça m’est arrivé l’année dernière ! Heureusement, le service RH a fait une vérification. »
Inès, également RH, confirme :
« Je suis RH et j’ai déjà reçu ce genre de mail frauduleux. »
Des montants qui s’envolent, une menace qui s’étend
Les exemples ne manquent pas. En janvier 2025, une entreprise de logistique en Île-de-France a perdu près de 75 000 euros à cause de cette fraude. En février, une mairie du sud de la France a vu disparaître 12 000 euros. Le mois suivant, une société à Lyon a subi un préjudice de 18 500 euros, rapporte Le Figaro.
Ces sommes importantes montrent à quel point cette escroquerie peut toucher tous les secteurs, du privé au public.
Une colère qui monte face à un fléau grandissant
Sur les réseaux sociaux, les internautes s’indignent :
- « Depuis internet, c’est devenu trop facile pour les voleurs », déplore Marc ;
- « Le monde devient de plus en plus pourri… aucune pitié ! », s’emporte Isabelle ;
- « C’est usant toutes ces arnaques », « ça fait peur », « un monde sans pitié » ;
- « On peut respirer quand ? », « c’est complètement dingue ».
Pour certains, la responsabilité incombe aussi aux employeurs. Corinne affirme :
« Dans ces cas-là, c’est à l’employeur de demander confirmation à l’employé, par téléphone ou en personne, pas de se fier uniquement à un mail. »
Comment se protéger de cette fraude ?
Pour éviter de tomber dans le piège, plusieurs gestes simples peuvent faire la différence :
- Demander la présence physique ou au moins une confirmation téléphonique du salarié pour tout changement de coordonnées bancaires ;
- Mettre en place un contrôle rigoureux des demandes dans les services RH ;
- Surveiller régulièrement ses relevés bancaires pour repérer rapidement toute opération suspecte.
En gardant la vigilance, salariés et employeurs peuvent compliquer la tâche des fraudeurs et éviter des pertes souvent lourdes de conséquences.
Cette escroquerie au vol de salaire est un rappel fort : dans un monde où la confiance par mail est facile à manipuler, il faut rester prudent et ne jamais baisser la garde. Mieux vaut prévenir que réparer.