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Il est devenu courant de se montrer prudent face aux démarcheurs, surtout avec la montée des arnaques. Pourtant, quand un représentant d’une ONG sonne à votre porte pour parler dons, la méfiance est-elle toujours justifiée ? Retour sur une expérience qui pose question.
Une visite inattendue qui fait réfléchir
Un samedi après-midi à Boulogne-Billancourt, Jérôme s’apprête à sortir de chez lui quand la sonnette retentit. Un jeune homme, portant une chasuble bleue à l’effigie d’Action contre la Faim, se présente. « Ils m’ont dit qu’une voisine leur avait ouvert », explique Jérôme, un peu surpris par cette visite impromptue.
Le démarcheur commence alors à parler de la mission de l’association, évoquant la lutte contre la faim dans le monde et les actions en cours. Mais rapidement, la discussion glisse vers le sujet des dons. Le jeune homme propose un versement mensuel de 20 euros, un montant présenté comme l’équivalent d’un petit sacrifice, « un McDo en moins ».
Le formulaire qui inquiète
Pour faciliter la démarche, le représentant tend un téléphone à Jérôme, lui expliquant qu’il ne prend pas d’argent liquide mais qu’il suffit de remplir un formulaire. Pensant à une simple inscription pour recevoir des informations, Jérôme commence à remplir les champs, mais s’arrête net quand on lui demande son numéro d’IBAN, cette longue série de chiffres qui donne accès à votre compte bancaire.
Refusant de fournir ces données, Jérôme sent le piège se refermer. « Malgré mon refus, il a insisté, jouant sur la culpabilité, évoquant les enfants privés d’eau… » raconte-t-il. Craignant une arnaque déguisée en campagne de dons, il alerte le conseil syndical de son immeuble pour prévenir surtout les personnes âgées, souvent plus vulnérables.
Action contre la Faim confirme la légalité du procédé
Contactée, l’association confirme que ce type de démarche est bien en cours partout en France. « Nos équipes présentent effectivement un formulaire sur téléphone aux personnes rencontrées », précise-t-elle. Les démarcheurs doivent obligatoirement porter un badge d’identification clairement visible, ce qui était le cas ici.
Cette procédure, bien que surprenante pour certains, n’est donc pas une arnaque. Elle permet à l’association de collecter des dons réguliers par prélèvement automatique, méthode pratique pour beaucoup de donateurs.
Entre vigilance et confiance : quel comportement adopter ?
Malgré cette confirmation, Jérôme ne regrette pas son refus. « Entrer mon IBAN sur un formulaire que je ne peux même pas vérifier, ça m’a paru bizarre », confie-t-il. Préférant faire ses dons directement en ligne, il cite l’exemple de la Ligue contre le Cancer, où il a déjà donné de cette manière.
Il n’est jamais inutile de rappeler que la prudence reste de mise face à ce genre de démarche. Pour ceux qui souhaitent soutenir Action contre la Faim, l’association propose aussi des solutions plus classiques :
- faire un don sécurisé en ligne sur leur site officiel ;
- envoyer un don par SMS au 9 20 20 ;
- contacter directement l’association pour toute question.
Au final, l’appel à la générosité doit toujours s’accompagner d’une vigilance personnelle. Être attentif à la manière dont les démarches sont menées permet d’éviter bien des déconvenues et de donner en toute confiance.
Alors, face à un démarcheur qui vous demande votre RIB, mieux vaut prendre le temps de vérifier, questionner et, si besoin, préférer les dons par voie sécurisée. La solidarité ne doit pas rimer avec précipitation.
