Après le chômage, la Cour des comptes se tourne vers les retraités : zoom sur les mesures à venir

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La Cour des comptes ne se limite plus au chômage ou au RSA. Elle s’attaque maintenant aux pensions de retraite, avec une vigilance renforcée sur certains profils de retraités. Les plus concernés ? Ceux qui vivent à l’étranger et ceux qui cumulent pension et activité rémunérée. Explications sur ce qui se prépare et les démarches à anticiper.

Une surveillance étendue à 2 millions de retraités

Après avoir examiné les dépenses liées au chômage et aux allocations sociales, la Cour des comptes concentre son attention sur les pensions. L’objectif est clair : éviter les versements injustifiés, notamment à des bénéficiaires décédés ou non éligibles. Selon les dernières estimations, ces anomalies représenteraient un manque à gagner d’environ 60 millions d’euros par an, en grande partie lié à des pensions envoyées à l’étranger sans justificatifs actualisés.

Ainsi, plus de 2 millions de dossiers vont être réexaminés. La priorité sera donnée aux retraités expatriés ou à ceux qui continuent de travailler après la liquidation de leurs droits.

Expatriés : la preuve de vie obligatoire

Les retraités résidant au Maroc, au Portugal, en Algérie ou en Espagne sont directement concernés par cette nouvelle vigilance. Pour continuer à percevoir leurs pensions, ils devront fournir dans un délai maximal de trois mois :

• Un certificat de vie en cours de validité ;
• Une pièce d’identité à jour ;
• Un acte de naissance récent ;

Sans ces documents, les pensions seront suspendues automatiquement, sans avertissement. La reprise des paiements une fois les justificatifs fournis pourrait prendre du temps, ce qui inquiète de nombreux retraités isolés ou peu mobiles.

Fin de l’abattement fiscal de 10 % : un impact direct sur le pouvoir d’achat

En parallèle de ces contrôles, le gouvernement envisage de supprimer l’abattement de 10 % sur les pensions dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Si cette mesure entre en vigueur dès 2026, le pouvoir d’achat des retraités sera directement affecté, y compris pour ceux vivant sur le territoire français.

Cumul emploi-retraite : une surveillance accrue

Le cumul emploi-retraite, qui permet à certains retraités de continuer à percevoir un revenu en travaillant, est également dans le viseur. Depuis 2022, ce dispositif a connu une hausse notable, notamment chez les professions libérales comme les médecins, cadres ou consultants, avec des revenus cumulés pouvant dépasser 100 000 euros par an.

Face aux critiques sur une utilisation opportuniste du système, la Cour des comptes recommande un encadrement plus strict et une révision des plafonds afin que ce mécanisme profite uniquement aux retraités qui en ont réellement besoin.

Deux profils sous étroite surveillance

Retraités à l’étranger : Plus d’un million de Français vivant hors de France devront prouver régulièrement qu’ils sont en vie. Ceux qui ont un accès limité aux services consulaires ou des difficultés administratives locales sont les plus exposés.

Cumul emploi-retraite : Les retraités qui continuent de travailler après la liquidation de leurs droits sont également scrutés. Des règles plus strictes ou un plafonnement des revenus pourraient être prochainement appliqués pour assurer l’équité avec les autres cotisants.

Un signal politique fort

Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de rationalisation des dépenses sociales. Chaque euro versé doit désormais être justifié et vérifié. Les retraités sont donc invités à être réactifs dans leurs démarches administratives, sous peine de suspension de leur pension.

Pour les personnes isolées ou modestes, ces nouvelles exigences représentent un défi supplémentaire dans un système déjà complexe et exigeant.

À retenir

• Justificatifs obligatoires sous 3 mois pour éviter la coupure de pension ;
• Fin de l’abattement fiscal de 10 % envisagée dès 2026 ;
• Revenus élevés en cumul emploi-retraite ciblés par des règles plus strictes ;
• Plus d’un million de retraités à l’étranger dans le viseur ;
• Objectif : récupérer jusqu’à 60 M€ de versements injustifiés.


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