À compter du 1ᵉʳ août, des frais seront facturés aux clients d’Enedis non équipés d’un compteur Linky

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La nouvelle risque de faire grincer des dents chez les réfractaires au compteur Linky. Depuis le 1er août 2025, une nouvelle ligne apparaît sur la facture d’électricité des foyers encore équipés d’un ancien compteur. Une façon pour Enedis de faire passer un message clair : garder son vieux compteur coûtera désormais plus cher.

Une surtaxe pour les compteurs d’un autre temps

Enedis durcit le ton. L’entreprise a décidé d’appliquer des frais supplémentaires à tous les clients qui n’ont pas encore basculé vers le compteur Linky. Ils sont encore environ 1,7 million, soit moins de 5 % de la clientèle totale. À partir de ce mois d’août, ces usagers voient s’ajouter à leur facture une ligne fixe de 7,78 euros TTC tous les deux mois. Enedis explique vouloir ainsi « compenser les surcoûts engendrés par les anciens compteurs ».

Une pénalité en cas de non-coopération

Et ce n’est pas tout. Parmi les foyers concernés, ceux qui refusent de transmettre leur index de consommation à Enedis seront encore plus pénalisés. Une majoration supplémentaire de 4,97 euros sera appliquée, également tous les deux mois. Cette sanction vise les 24 % de clients qui ne font même pas l’effort d’envoyer un auto-relevé.

Jusqu’à présent, seuls les usagers n’ayant envoyé aucune information durant l’année écoulée étaient facturés de 10,20 euros HT tous les deux mois. Cette mesure plus large marque donc une nette évolution de la politique tarifaire du gestionnaire de réseau.

Des frais encadrés par la réglementation

Ces nouveaux montants ne tombent pas du ciel. Ils s’inscrivent dans le cadre du Turpe – le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité – fixé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). En clair, il s’agit d’une redevance destinée à rémunérer les gestionnaires du réseau, comme Enedis ou RTE. Elle est revue chaque année, ce qui signifie que ces frais pourraient encore évoluer à l’avenir.

Enedis justifie ces coûts en précisant qu’ils couvrent plusieurs prestations : « l’organisation de relèves à pied, le maintien des outils de gestion adaptés aux anciens systèmes, et un service client spécifique ». Le message est clair : plus le système est vieux, plus il devient coûteux à gérer.

Pourquoi Linky change la donne

Le fameux boîtier vert fluo, surnommé Linky, permet de suivre sa consommation électrique quasiment en temps réel. Il envoie des données toutes les quatre minutes à Enedis, qui peut alors établir un profil de consommation détaillé sans se déplacer ni déranger le client. Un gain de temps, d’argent, et de précision selon le gestionnaire.

Ce compteur communicant n’est pas né d’un caprice d’Enedis. Il s’inscrit dans le cadre d’une directive européenne adoptée en 2009, visant à moderniser les réseaux électriques. Aujourd’hui, 38 millions de compteurs Linky ont déjà été installés en France.

Les réfractaires de plus en plus isolés

Pour ceux qui résistaient encore au changement, la pression monte. Depuis mars 2025, Enedis a lancé une campagne d’information massive à destination des foyers non équipés. Le résultat ne s’est pas fait attendre : plus de 100 000 demandes de pose ont été enregistrées en quelques mois.

L’objectif est simple : convaincre les derniers opposants que le compteur Linky est aujourd’hui la norme, et que refuser son installation engendre désormais un coût non négligeable. Reste à savoir si cette politique tarifaire réussira à faire plier les plus récalcitrants ou si elle ne fera que renforcer leur méfiance.

Un virage assumé vers la modernisation

Enedis veut visiblement clore le chapitre des anciens compteurs et pousser ses clients vers un réseau plus automatisé. Le compteur Linky, malgré les controverses qu’il a suscitées ces dernières années, s’impose désormais comme un passage presque obligé. Ceux qui s’y refusent devront désormais mettre la main à la poche à intervalles réguliers.

Pour les consommateurs concernés, la facture risque donc d’être de plus en plus salée… à moins de faire le choix de la transition numérique. Car au fond, c’est bien cela que cherche Enedis : tourner la page d’un système devenu obsolète.


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