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Le thon en conserve fait partie des produits de base dans nos cuisines, apprécié pour sa praticité et sa richesse en protéines. Pourtant, toutes les boîtes de thon ne se valent pas. Récemment, 60 Millions de consommateurs a alerté sur un produit qui pourrait présenter un vrai danger pour la santé. Explications et conseils pour bien choisir votre thon en conserve.
Un thon en conserve qui inquiète les experts
Le thon est souvent considéré comme un aliment sain, mais une enquête menée par l’ONG Bloom et confirmée par 60 Millions de consommateurs révèle une réalité préoccupante. Un laboratoire a analysé 148 boîtes de thon provenant des plus grandes chaînes de supermarchés dans cinq pays européens, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie.
Le constat est clair : une grande partie de ces boîtes contient des métaux lourds, principalement du mercure, connu pour s’accumuler dans l’organisme et provoquer des troubles neurologiques graves. Les populations les plus vulnérables sont les femmes enceintes et les jeunes enfants, pour qui ces contaminants peuvent affecter le développement cérébral.
Le magazine a ainsi déclaré que « plus d’une boîte testée sur deux (57 %) dépasse la limite maximale en mercure la plus stricte définie pour les poissons (0,3 mg/kg) ». Un chiffre alarmant qui pousse à une vigilance accrue lors du choix des conserves.
Les marques pointées du doigt et les différences de contamination
Parmi les produits analysés, la marque Petit Navire (vendue notamment chez Carrefour City) se distingue par des taux de mercure particulièrement élevés, atteignant jusqu’à 3,9 mg/kg. Ces valeurs sont nettement supérieures à la norme européenne.
Les disparités entre boîtes d’une même marque peuvent aussi surprendre. Par exemple, des produits achetés dans deux magasins Lidl à Lyon présentent des concentrations très différentes, entre 0,16 et 0,21 mg/kg. Xavier Lefebvre, ingénieur à l’Institut national de la consommation, explique cette variabilité par plusieurs facteurs : « Cela dépend de la zone de pêche, car la pollution n’est pas uniforme partout. »
Il ajoute aussi que l’espèce de thon (germon, albacore…) et l’âge du poisson jouent un rôle : « Plus le poisson est âgé, plus il a eu le temps d’accumuler du mercure dans son organisme. »
Mais le mercure n’est pas le seul problème : certaines boîtes contiennent également des résidus d’oxyde d’éthylène, un produit controversé. Face à ces révélations, les associations réclament davantage de transparence sur les emballages, notamment sur l’origine du poisson et les méthodes de pêche utilisées. Ces informations sont souvent absentes, alors qu’elles sont cruciales pour un choix éclairé.
Comment choisir un thon plus sûr pour votre santé ?
Pour limiter les risques, il est conseillé d’opter pour des marques certifiées, comme celles portant le label MSC (Marine Stewardship Council), qui garantit une pêche durable, ou des produits labellisés Bio. Ces alternatives offrent généralement de meilleures garanties sanitaires.
Par ailleurs, varier les espèces de poissons consommées est un bon réflexe pour ne pas accumuler trop de polluants. Les autorités sanitaires recommandent de ne pas dépasser deux portions de poisson par semaine. Le poisson reste en effet la principale source alimentaire d’exposition au méthylmercure, un dérivé toxique du mercure.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) insiste aussi sur la nécessité de limiter la consommation de certains poissons prédateurs sauvages, connus pour leur forte contamination. Parmi eux figurent le thon, la bonite, la dorade, le bar (ou loup), la raie, la lotte, le flétan, le brochet et bien d’autres.
Privilégier des emballages plus sûrs
Enfin, pour ceux qui veulent aller plus loin dans la prévention, les conserves en verre représentent une alternative intéressante. Contrairement aux boîtes métalliques, elles réduisent les risques de migration de substances nocives, comme les perturbateurs endocriniens, vers le contenu.
À l’heure où la santé est une priorité, mieux vaut donc bien lire les étiquettes et rester vigilant sur ses achats alimentaires, surtout lorsqu’il s’agit de produits consommés régulièrement comme le thon en conserve.
En résumé, choisir un thon de qualité, diversifier sa consommation de poissons et privilégier des emballages moins polluants sont autant de gestes simples pour protéger votre santé et celle de vos proches.