« On marche sur la tête » : un pylône géant bientôt installé devant leur maison sans leur accord

Afficher les titres Masquer les titres

Dans le calme village de Rombach-le-Franc, en Alsace, un projet inattendu vient bousculer la sérénité des habitants. La famille Humbrecht découvre qu’un pylône de télécommunication de 24 mètres va être installé à seulement trois mètres de leur maison, sans qu’on les ait consultés. Cette décision prise sans concertation soulève incompréhension et colère dans ce petit hameau attaché à son cadre de vie paisible. Retour sur cette contestation qui fait écho à un problème plus large, celui des infrastructures imposées aux zones rurales.

Comment la famille Humbrecht a appris la nouvelle

Au printemps, la famille Humbrecht remarque un panneau administratif planté au bord de la route, près de leur portail. Rien de bien inhabituel, jusqu’à ce qu’ils lisent le document : une demande de permis de construire pour un pylône de télécommunication, de 24 mètres de haut, qui s’élèvera presque comme un immeuble de huit étages, à seulement trois mètres de leur clôture.

La surprise est grande, d’autant que personne ne les a prévenus ni consultés sur ce projet si proche de leur maison. Le choc est d’autant plus fort que cet ouvrage massif risque de bouleverser leur quotidien et le paysage du village.

Les réactions face à ce choix imposé

Apprendre qu’un tel mastodonte va s’ériger devant chez soi sans aucun échange, c’est difficile à digérer. La famille Humbrecht se sent ignorée et délaissée par les autorités locales. On a l’impression d’être invisibles alors que ce pylône va nous gâcher la vue et la tranquillité, confie Marie Humbrecht.

Dans ce coin d’Alsace, où le lien avec la nature et le charme du village sont essentiels, voir surgir un pylône aussi haut est perçu comme un véritable coup dur. La contestation démarre rapidement, motivée par la volonté de défendre leur cadre de vie.

Une mobilisation citoyenne qui prend de l’ampleur

Face à l’absence de dialogue, la famille entame des démarches : recours gracieux à la mairie, lettres officielles aux responsables du dossier, demandes d’informations précises et de simulations visuelles du projet. Mais la complexité administrative se fait vite sentir, freinant leurs efforts.

Ne se laissant pas décourager, les Humbrecht lancent une pétition en ligne qui circule rapidement dans le village. Les signatures affluent, accompagnées de nombreux messages de soutien. Sur les réseaux sociaux, leur histoire attire l’attention des médias et d’un public plus large.

Marie Humbrecht rencontre même un député pour exposer la situation et demander un coup de pouce politique. Cette mobilisation pousse le dossier sous les projecteurs et met en lumière les failles dans la concertation autour de ces projets ruraux.

Pourquoi ce pylône malgré l’opposition ?

La réponse vient d’un programme national nommé New Deal Mobile, qui vise à améliorer la couverture 4G dans toutes les zones rurales d’ici fin 2025. Pour combler les “zones blanches” du numérique, plusieurs pylônes doivent être installés.

Le maire, Jean-Luc Frechard, explique que les élus locaux ont peu de marge de manœuvre, prisonniers des contraintes techniques et réglementaires. On doit composer avec la présence de lignes électriques et d’autres infrastructures, sinon on perd les subventions indispensables, précise-t-il.

Déplacer le pylône ailleurs n’est pas simple : il faut un terrain compatible techniquement et qui ne dérange pas d’autres habitants, ce qui s’avère un casse-tête dans ce secteur déjà bien occupé.

Quelles solutions pour limiter l’impact des pylônes ?

Dans certains villages alsaciens, des compromis ont été trouvés : éloignement des habitations, plantation d’arbres pour cacher partiellement la structure, choix de couleurs adaptées au paysage, ou installation le long d’une ligne électrique existante pour réduire l’effet visuel.

Ces aménagements ne suppriment pas totalement la présence imposante d’un pylône, mais ils atténuent son intrusion dans le paysage familier. Tout repose sur une vraie concertation entre communes, opérateurs et riverains, une étape souvent oubliée quand les projets sont lancés sans dialogue préalable.

Cette histoire montre que, même dans les zones rurales, la voix des habitants mérite d’être entendue, surtout lorsqu’il s’agit de préserver la qualité de vie et l’harmonie d’un village.

Les projets techniques doivent parfois composer avec les attentes locales, car imposer sans échange peut créer des tensions durables. À Rombach-le-Franc, la mobilisation de la famille Humbrecht rappelle que l’écoute et la transparence sont essentielles pour avancer ensemble.


Faites passer le mot en partageant !