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Les factures d’énergie vont connaître un véritable bouleversement à partir du mois d’août. Le gouvernement applique de nouvelles règles fiscales qui risquent de peser davantage sur certains foyers, notamment les petits consommateurs. Hausse de taxe d’un côté, allègement d’une autre de l’autre… mais au final, qui va réellement payer plus ? Et qui pourrait y gagner ? Voici ce qu’il faut comprendre avant de voir grimper — ou non — sa facture dès la rentrée.
Une TVA revue à la hausse… surtout pour les petits contrats
Dès le 1er août 2025, la part fixe de votre facture de gaz et d’électricité — autrement dit l’abonnement mensuel — sera soumise à une TVA de 20 %, contre 5,5 % jusqu’ici. Et ce changement n’est pas anodin.
Cette hausse ne concerne pas ce que vous consommez, mais bien le coût de l’abonnement en lui-même. Cela veut dire que même si vous faites attention à votre consommation, vous serez impacté par cette augmentation. Selon les premières estimations, un foyer avec un compteur de 6 kVA pourrait payer environ 13 € de plus par an.
Cette mesure vise à « harmoniser » les taxes entre les abonnements énergétiques et d’autres services comme la téléphonie. Mais dans les faits, elle touche particulièrement les personnes qui ont de petits contrats pour mieux maîtriser leur budget. *On parle ici de retraités seuls, d’étudiants ou de familles modestes vivant dans de petites surfaces*.
Une baisse d’accise qui ne profite pas à tout le monde
En parallèle, l’État annonce une baisse de l’accise, c’est-à-dire la taxe appliquée à la partie variable de la consommation. Pour faire simple : plus vous utilisez d’énergie, plus cette partie compte. Dès août :
- l’accise sur l’électricité descend à 29,98 €/MWh ;
- celle sur le gaz baisse à 15,43 €/MWh.
Officiellement, cette mesure vise à compenser la hausse de TVA sur l’abonnement et à maintenir une facture globale stable pour les foyers moyens. Mais en réalité, le calcul ne fonctionne pas pour tout le monde.
Les petits consommateurs — ceux qui consomment peu d’électricité ou de gaz — ne verront qu’une infime différence sur cette part variable. Par contre, ils subiront la hausse complète de la TVA sur leur abonnement. Résultat : leur facture grimpe, sans réel avantage en retour. À l’inverse, les foyers plus gourmands en énergie pourraient profiter d’un effet « amortisseur » et voir leur facture globale baisser.
*C’est une mesure qui, sous couvert de neutralité, crée de fortes disparités*, notent certains observateurs. Car plus vous consommez, plus la réduction d’accise est intéressante. Le principe paraît à l’opposé des objectifs de sobriété énergétique.
Une réforme jugée injuste par les associations de consommateurs
Du côté des autorités, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) assure que les tarifs réglementés de vente resteront globalement stables. Mais cette stabilité cache en réalité une redistribution des coûts : certains profils sont favorisés, d’autres pénalisés.
Ceux qui ont des abonnements plus chers ou qui consomment peu — souvent des foyers fragiles — verront leur facture augmenter. Ceux qui consomment davantage, notamment pour des raisons de confort ou liées à la taille du logement, pourraient au contraire profiter d’une baisse nette. *Un transfert de charge déguisé, dénoncent certaines associations*.
La question de l’équité énergétique se pose donc clairement. Faut-il vraiment récompenser ceux qui consomment plus ? Est-il juste de faire payer davantage ceux qui essaient de limiter leur impact et de réduire leur consommation ? Pour de nombreux consommateurs, cette réforme envoie un signal contradictoire avec les discours sur la transition énergétique.
Un vrai casse-tête pour les ménages modestes
Ce nouveau système fiscal ne sera pas sans conséquences pour les foyers les plus vulnérables. Même si les montants évoqués peuvent sembler faibles à l’année, chaque euro compte quand le budget est serré. Et l’argument technique d’une réforme « neutre » ne convainc pas ceux qui, concrètement, vont devoir sortir plus d’argent tous les mois.
*On assiste à un glissement silencieux des charges vers ceux qui consomment le moins*, selon certains économistes de l’énergie. Une mécanique injuste, selon les associations de défense des usagers, qui rappellent que la sobriété énergétique devrait être encouragée, pas pénalisée.
En somme, derrière cette volonté de simplification fiscale, c’est une réforme aux effets très inégaux qui entre en vigueur. Et une fois encore, ce sont les petits consommateurs qui risquent de faire les frais de ces ajustements.
Si vous êtes concerné, le mieux reste de surveiller votre contrat actuel, de comparer les offres, et de vérifier si un changement de fournisseur pourrait limiter l’impact sur votre budget.