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À partir du 1er août, refuser le compteur Linky ne sera plus sans conséquence financière. Pour les foyers qui continuent de bouder ce boîtier communicant, la facture d’électricité risque d’augmenter. Désormais, Enedis facturera des frais supplémentaires aux usagers qui n’ont pas encore accepté l’installation, mettant fin à la tolérance en vigueur depuis plusieurs années.
Une mesure qui va toucher plus de 2 millions de foyers
Malgré son déploiement initié en 2015, le compteur Linky continue de faire débat. Environ 2,1 millions de ménages n’en sont toujours pas équipés, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Jusqu’ici, ces usagers pouvaient éviter les surcoûts en transmettant manuellement leurs relevés de consommation une fois par an. Mais cette option gratuite ne sera plus disponible à compter du mois prochain.
Des frais fixes pour ceux qui restent à l’ancien compteur
Le Médiateur national de l’énergie a rappelé les modalités de cette nouvelle tarification. À défaut d’impossibilité technique de la part d’Enedis, les réfractaires devront s’acquitter :
- d’un forfait de 6,48 € HT tous les deux mois pour couvrir la gestion du compteur classique ;
- de 4,14 € HT supplémentaires, également tous les deux mois, si aucun index de consommation n’a été transmis depuis plus d’un an.
Autrement dit, une absence prolongée de transmission des données peut faire grimper la facture annuelle à près de 64 euros. Ces frais visent à couvrir le coût des opérations manuelles liées aux anciens compteurs, notamment les relevés effectués à pied par les techniciens d’Enedis.
Un geste simple pour éviter une partie des frais
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’éviter les 4,14 € HT de pénalité. Pour cela, il suffit d’envoyer soi-même son index de consommation à Enedis au moins une fois par an. Une alternative est aussi proposée : demander un relevé sur site par un agent Enedis. Mais dans les faits, cette solution reste peu utilisée.
En revanche, le forfait de 6,48 € HT reste incontournable pour ceux qui conservent un compteur non communicant, qu’ils envoient leur relevé ou non.
Pourquoi ces frais arrivent maintenant ?
Officiellement, le compteur Linky est obligatoire depuis 2002, mais son installation a longtemps été source de tensions. Nombreux sont ceux qui ont exprimé des craintes autour des ondes électromagnétiques ou de la surveillance de leurs données de consommation. Pourtant, Enedis rappelle que Linky permet une facturation plus précise, un meilleur suivi des consommations, et évite l’intervention physique des techniciens.
La CRE justifie ces nouveaux frais en expliquant qu’ils couvrent les « surcoûts logistiques » liés aux foyers restés à l’ancien système. En clair : plus Enedis doit entretenir un double réseau (compteurs communicants et classiques), plus cela coûte cher. « Il n’est pas équitable que l’ensemble des consommateurs supporte ces coûts supplémentaires », estime un représentant de la CRE.
Ce qui va réellement changer sur votre facture
En résumé, les 2,1 millions de foyers concernés verront potentiellement apparaître deux nouvelles lignes sur leur facture :
- 38,88 euros par an pour la gestion du compteur classique ;
- 24,84 euros supplémentaires si aucun relevé n’est envoyé pendant un an.
Ce qui donne un total pouvant atteindre 63,72 euros par an. Une somme qui pourrait peser sur les foyers déjà touchés par la hausse des prix de l’énergie.
Et si vous décidiez de passer au compteur Linky ?
Changer de compteur reste possible, et la pose d’un Linky est toujours gratuite pour les particuliers. Enedis précise qu’il suffit de prendre rendez-vous pour l’installation. Pour beaucoup, cela permettrait d’échapper définitivement à ces frais et de bénéficier de services en ligne pratiques pour suivre sa consommation.
Par ailleurs, les données récoltées ne sont transmises qu’avec l’accord du client, ce qui rassure de plus en plus de foyers initialement réticents. « J’étais contre au début, mais quand j’ai vu les économies possibles et la facilité de suivi, j’ai fini par dire oui », témoigne ainsi une utilisatrice dans le Loiret.
Alors que l’électricité devient de plus en plus chère, certains y verront peut-être une incitation à franchir le pas.
Les foyers concernés devront donc faire un choix : continuer à refuser le compteur communicant et payer, ou l’accepter pour éviter les frais. Dans un contexte de hausse continue des coûts de l’énergie, ce changement pourrait bien en faire réfléchir plus d’un.