C’est officiel : l’UE lance dès dimanche son nouveau contrôle automatisé aux frontières, voici à quoi il va ressembler

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À partir de ce dimanche 12 octobre, les règles vont changer pour des millions de voyageurs. Ceux qui se rendent dans l’Union européenne devront désormais passer par un contrôle automatisé inédit, impliquant la prise d’une photo et des empreintes digitales. Une mesure qui pourrait bien bousculer nos habitudes de voyage.

Un système en préparation depuis près de dix ans

Ce nouveau dispositif, baptisé Entry/Exit System (EES), est en discussion depuis presque une décennie. Il vise à remplacer le traditionnel tampon sur les passeports par un enregistrement numérique plus précis. Concrètement, à chaque passage de frontière, les données du voyageur – empreintes, photo et numéro de passeport – seront enregistrées automatiquement.

L’objectif est clair : mieux suivre les allées et venues des citoyens non-européens dans l’espace Schengen. Grâce à ce système, les autorités pourront vérifier les dates exactes d’entrée et de sortie du territoire et repérer plus facilement les dépassements de séjour ou les entrées refusées. Une manière de renforcer la sécurité tout en modernisant les contrôles.

Des compagnies inquiètes d’un risque d’attente

Mais tout le monde ne voit pas ce changement d’un bon œil. Certaines compagnies de transport et de nombreux voyageurs craignent que la nouveauté ne se traduise par de longues files d’attente dans les aéroports et les gares. Le système, encore en phase de déploiement, pourrait ralentir les contrôles le temps que chacun s’y habitue.

Pour éviter une situation chaotique, les États membres ont choisi une mise en place progressive. Dans un premier temps, seuls quelques postes-frontières appliqueront ces nouvelles règles. *« Le 12 octobre, on s’attend à une situation normale, sans problème de congestion »,* a rassuré le ministère français de l’Intérieur. Mais l’administration reconnaît que ce déploiement constitue un défi majeur pour la France, première destination touristique mondiale.

Des données biométriques désormais obligatoires

Dès ce week-end, les citoyens non-européens devront fournir leurs données biométriques en arrivant dans la plupart des pays de l’UE. Seules Chypre et l’Irlande ne participent pas encore à ce dispositif. Le même principe s’appliquera aussi en Islande, au Liechtenstein, en Norvège et en Suisse.

Les voyageurs passeront par des bornes automatiques qui scanneront leur passeport, prendront une photo et enregistreront leurs empreintes. Ces informations seront stockées pendant plusieurs années dans une base de données européenne. L’idée est de faciliter les passages ultérieurs : une fois les données enregistrées, les prochains voyages devraient être plus rapides.

Une mise en œuvre étalée jusqu’en avril

Les grands pays comme la France ou l’Allemagne ont choisi d’avancer prudemment, avec peu de contrôles au début, le temps de tester le dispositif. Les plus petits États, eux, appliqueront la règle à 100 % dès ce dimanche. L’ensemble de l’Union européenne doit être prêt d’ici mi-avril 2026 pour enregistrer tous les voyageurs à l’entrée et à la sortie du territoire.

Pour le gouvernement français, le plus grand enjeu sera de garantir la fluidité des contrôles, notamment pendant les périodes de forte affluence. En coulisse, les autorités travaillent déjà à renforcer les effectifs et à améliorer les bornes automatiques pour éviter tout engorgement.

Le Royaume-Uni dans le viseur

Depuis le Brexit, les Britanniques ne sont plus considérés comme des citoyens européens. Ils seront donc soumis, eux aussi, à ce nouveau système. Les autorités du Royaume-Uni ont déjà prévenu que les voyageurs pourraient attendre *« quelques minutes supplémentaires »* à chaque passage de frontière. Un détail qui pourrait peser sur le flux entre les deux côtés de la Manche, très fréquenté chaque jour.

Les compagnies ferroviaires comme Eurostar ou maritimes se préparent à ce changement depuis plusieurs mois. Des tests ont déjà été menés pour adapter les infrastructures et éviter de transformer les terminaux en zones d’attente interminables.

Une mesure pour renforcer la sécurité européenne

La Commission européenne insiste sur les avantages du dispositif. Selon elle, ce contrôle automatisé permettra non seulement de prévenir la migration irrégulière, mais aussi de mieux protéger la sécurité des citoyens européens. Une vaste campagne d’information va être lancée pour aider les voyageurs à comprendre la procédure et gagner du temps lors de leur arrivée.

Ce nouveau contrôle n’est en réalité qu’une première étape. Dès 2026, l’Union européenne mettra en place une autorisation de voyage numérique appelée ETIAS. Inspirée du système américain ESTA, elle obligera les ressortissants de pays dispensés de visa à remplir un formulaire en ligne avant leur départ et à s’acquitter d’une petite taxe. Le montant exact reste à définir, mais il devrait être symbolique.

Une nouvelle ère pour les voyages en Europe

Avec ces changements, l’Europe entre dans une nouvelle ère de contrôle des frontières. L’objectif est d’allier sécurité et modernité, tout en harmonisant les procédures entre États membres. Mais il faudra un peu de patience avant que tout soit parfaitement rodé. Les premiers jours seront certainement un test grandeur nature pour les voyageurs comme pour les autorités.

En attendant, mieux vaut se renseigner avant son prochain départ et prévoir quelques minutes supplémentaires à la frontière. Une habitude à prendre, mais aussi le prix à payer pour voyager dans un espace Schengen plus sûr et plus connecté que jamais.


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