Ce métier à 2 000 € par mois qu’on pensait disparu fait son grand retour – aucun diplôme requis, mais casier vierge exigé

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On pensait ce métier disparu, balayé par la révolution numérique. Pourtant, il fait un retour en force dans le paysage professionnel français. Pas besoin de diplôme particulier pour s’y lancer, mais un casier judiciaire vierge reste impératif. Zoom sur cette profession longtemps délaissée qui redevient un pilier du recrutement, notamment grâce à l’engagement du groupe La Poste.

La nouvelle est tombée : ce métier à 2 000 € par mois reprend du service

Le 31 mars 2025, le groupe La Poste a officialisé un accord visant à repenser ses emplois et favoriser la diversité dans ses métiers. Cette démarche traduit la volonté de l’entreprise de se renouveler face aux transformations profondes qui impactent tous les secteurs. La numérisation, la transition écologique et les changements territoriaux modifient durablement les façons de travailler, obligeant La Poste à s’adapter, notamment sur ses métiers les plus anciens et emblématiques.

La Poste explique que la numérisation a profondément bouleversé le volume du courrier : on est passé de 18 milliards de lettres en 2008 à seulement 6 milliards en 2023. Cette chute spectaculaire a un effet direct sur l’activité classique du facteur. De plus, un rapport de la Cour des comptes de février 2025 révèle que le courrier ne représente plus que 15 % du chiffre d’affaires du groupe, contre 50 % en 2010, signe d’une mutation économique majeure.

Pourtant, malgré ces évolutions, La Poste continue de recruter massivement des facteurs. L’entreprise s’est associée avec l’agence d’intérim Proman pour trouver plusieurs milliers d’intérimaires partout en France, avec un focus particulier sur ce poste. Un porte-parole du groupe confirme que “ces deux dernières années, nous avons recruté 4 500 facteurs par an. Le métier n’est donc pas mort, seules ses missions changent.”

Facteur : un métier qui évolue, bien plus qu’un simple distributeur de lettres

Le facteur ne se contente plus de porter le courrier. Il est aujourd’hui au cœur d’un métier enrichi et diversifié. En plus de la distribution, il propose désormais des services de téléphonie mobile, des services à la personne et même des produits bancaires. Cette évolution répond à un besoin de proximité et de polyvalence dans un monde où le numérique bouleverse les usages classiques.

Par exemple, auprès des personnes âgées ou isolées, le facteur assure des missions de portage de repas ou de présence, renforçant ainsi le lien social et apportant un soutien précieux à des publics fragiles. Ces nouvelles tâches font du facteur un véritable agent de terrain, polyvalent et à l’écoute.

Pour que les nouvelles recrues soient prêtes à ces missions, La Poste a mis en place une formation courte, mêlant théorie et pratique, qui dure de deux à cinq jours. Elle permet d’apprendre à vendre et à gérer ces services complémentaires indispensables à la pérennité du métier.

Pas de diplôme requis, mais un casier vierge et quelques qualités essentielles

Michaël Cerniot, directeur grand compte chez Proman, insiste sur l’accessibilité de ce métier : “Aucun diplôme n’est nécessaire pour devenir facteur.” En revanche, le permis B est indispensable pour ceux qui effectuent leur tournée en voiture, surtout en zone rurale, où les déplacements sont plus longs.

Un critère incontournable : un casier judiciaire vierge. “Nous privilégions aussi les candidats ayant déjà une expérience dans la distribution”, ajoute Michaël Cerniot. Mais au-delà des diplômes et expériences, ce sont surtout les qualités humaines qui font la différence : autonomie, sens du relationnel, adaptabilité et un bon sens de l’orientation.

Le métier demande beaucoup de rigueur et d’organisation. Le facteur doit gérer ses tournées, respecter les délais et s’adapter aux imprévus. Le contact avec le public est aussi primordial : être à l’écoute, faire preuve de patience et de bienveillance sont des qualités indispensables pour réussir.

Côté rémunération, la rémunération brute dépasse légèrement le Smic, fixé à environ 1 800 euros. Mais avec les primes et indemnités qui varient selon la localisation, la situation familiale ou encore la charge de travail, un facteur gagne en moyenne 2 500 euros bruts par mois, soit environ 1 950 euros nets. Un salaire qui peut être un vrai levier pour des personnes cherchant un emploi stable et bien rémunéré sans avoir de longues études derrière elles.

Au final, ce métier longtemps vu comme dépassé a su évoluer avec son temps. Il allie désormais polyvalence, contact humain et sécurité d’emploi, des critères qui comptent pour beaucoup aujourd’hui.

Si vous êtes à la recherche d’un travail accessible, avec des responsabilités concrètes et un salaire décent, le métier de facteur mérite clairement d’être reconsidéré. Derrière son image traditionnelle, il cache une réalité moderne et pleine de possibilités.


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