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Jusqu’ici, tomber malade pendant ses congés pouvait coûter très cher à un salarié. En France, la règle était claire : si un arrêt maladie survenait en plein pendant les vacances, les jours de repos étaient tout simplement perdus. Rien à faire, sauf si l’arrêt débutait avant les congés. Mais ce système, considéré par beaucoup comme injuste, pourrait bientôt être modifié. Et ce, grâce à un coup de pression venu d’Europe. Explications.
Pourquoi cette règle pénalisait tant de salariés ?
Initialement, l’objectif était de limiter les abus. En empêchant le report des jours de congé quand un salarié tombait malade en vacances, le législateur pensait poser un cadre plus strict. Résultat : des milliers de travailleurs se retrouvaient privés de repos, simplement parce qu’une maladie imprévue avait gâché leurs congés.
Une situation de plus en plus difficile à justifier à l’heure où la santé mentale et le bien-être au travail deviennent prioritaires. Les salariés réclament un traitement plus équitable, notamment lorsqu’ils n’ont aucun contrôle sur leur état de santé pendant les vacances.
Un contexte social qui pousse au changement
Ce sujet revient sur la table alors même que les absences pour maladie sont en forte hausse. Selon une étude d’AXA, elles ont grimpé de 41 % depuis 2019. Et ce n’est pas fini : dès juillet 2025, d’autres mesures sont attendues pour encadrer les arrêts de travail en France.
Dans ce climat, permettre aux salariés de récupérer les jours de congé perdus apparaît comme une mesure de bon sens. D’autant que l’Assurance Maladie, elle, durcit ses critères de remboursement et indemnise parfois moins qu’avant pour les longues absences. Les droits aux congés doivent donc être mieux protégés.
Bruxelles tape du poing sur la table
Le 18 juin 2025, la Commission européenne a interpellé officiellement la France, estimant que sa législation ne respectait pas le droit au congé tel qu’il est défini au niveau européen. Pour Bruxelles, les vacances servent à se reposer, pas à se soigner. Si un salarié est malade, il doit pouvoir reporter ses jours de congé. Point.
Dans d’autres pays européens comme l’Espagne ou l’Allemagne, ce principe est déjà appliqué. La France pourrait donc être contrainte de suivre le mouvement pour ne pas se retrouver en infraction avec la directive européenne.
Ce qui pourrait bientôt changer concrètement
Si la France revoit sa législation, tous les salariés — du secteur privé comme du public — pourraient bientôt bénéficier du report de leurs congés s’ils tombent malades pendant leurs vacances. Cette mesure, en cours de discussion, viserait une application équitable, quel que soit le métier exercé.
Chaque année, des centaines de milliers de personnes sont concernées par cette problématique. Les syndicats saluent d’ailleurs ce changement à venir comme une vraie avancée sociale.
Qui sera concerné ?
Cette réforme s’adresserait à tous les actifs, sans distinction. Que vous soyez enseignant, infirmier, agent administratif ou ouvrier, si une maladie ou un accident interrompt vos congés, vous pourriez bientôt récupérer vos jours de repos. Un progrès concret pour la qualité de vie au travail.
Le simple fait de ne plus « perdre » ses vacances en cas de souci de santé devrait avoir un impact positif sur le moral et la motivation de nombreux travailleurs.
Comment ça fonctionnerait ?
Pour mettre ce nouveau droit en place, le gouvernement devra fixer des règles claires. En pratique, il suffirait probablement de fournir un justificatif médical couvrant la période de congé, à transmettre à son employeur.
Les jours non pris seraient ensuite reprogrammés. Un système déjà en place chez plusieurs voisins européens, qui pourrait être facilement adapté au contexte français, aussi bien dans les entreprises que dans la fonction publique.
Quelles conséquences pour l’Assurance Maladie ?
Accorder le droit au report des congés aura un impact financier pour la Sécurité sociale, puisqu’il faudra ajuster les indemnisations. Mais cela pourrait aussi réduire les arrêts longue durée, en permettant aux salariés de mieux se reposer avant de retourner au travail.
Pour le ministère du Travail, c’est un équilibre à trouver : mieux protéger les salariés, sans alourdir inutilement la facture publique. Un défi de taille, mais potentiellement bénéfique pour tout le monde à moyen terme.
Et pour les employeurs ?
Ce changement demandera des adaptations côté RH. Il faudra vérifier les arrêts maladie, ajuster les plannings et rester vigilants pour éviter les abus. Des outils informatiques devront probablement être mis à jour pour suivre les reports de congés correctement.
Les entreprises devront aussi s’assurer d’une bonne communication avec leurs équipes, surtout lors des périodes sensibles comme l’été ou les fêtes de fin d’année. Un suivi rapproché entre RH, médecine du travail et direction sera essentiel pour éviter les tensions.
Si cela complique un peu l’organisation, beaucoup y voient malgré tout un levier pour améliorer l’engagement des salariés et la cohésion interne.
En supprimant une règle jugée absurde depuis des années, cette réforme pourrait bien marquer un tournant dans la reconnaissance des droits des travailleurs français. Et leur offrir, enfin, des vacances qui ne disparaissent pas à la moindre grippe.