Face à la galère des expulsions longues et coûteuses, certains propriétaires n’hésitent plus à occuper eux-mêmes leur bien envahi par des squatteurs. Une méthode surprenante qui commence à faire parler d’elle, avec des résultats parfois inattendus.
Quand la loi protège plus les squatteurs que les propriétaires
Imaginez découvrir que votre maison ou appartement, que vous essayez de vendre ou de récupérer, est occupé illégalement. C’est la situation délicate qu’a vécue Marco Velazquez, un propriétaire américain de Chicago. Alors que son bien était mis en vente, il apprend qu’un couple s’y est installé sans droit ni titre, clamant haut et fort qu’ils sont « chez eux ».
Dans l’Illinois, la législation protège largement ces occupants, au point que la police a expliqué à Marco qu’elle ne pouvait rien faire pour les expulser rapidement. Pour récupérer son logement, il aurait fallu entamer une longue procédure judiciaire, parfois interminable et stressante.
Ce type de situation n’est pas rare. En France aussi, malgré la loi anti-squat, les démarches administratives et judiciaires peuvent s’éterniser, laissant les propriétaires impuissants.
Une nuit chez les squatteurs : la solution radicale
Plutôt que d’attendre des mois, Marco Velazquez a choisi une approche pour le moins originale : s’inviter dans son propre logement, avec quelques amis et quelques matelas, pour partager la nuit avec les squatteurs.
« Nous sommes restés dans le salon, à surveiller la porte d’entrée, raconte-t-il. Eux, ils étaient dans une chambre. On a passé la nuit ensemble », confie-t-il à la presse locale. Un coup de force qui a fait parler, rappelant une autre histoire venue de Guyane où un couple de propriétaires s’était enchaîné à leur appartement pour faire fuir des squatteurs.
Dans ces deux cas, la stratégie a porté ses fruits, même si la situation reste loin d’être idéale ni sans risques. Ces propriétaires ont dû montrer qu’ils ne lâcheraient pas leur bien, et qu’ils étaient prêts à tout pour le récupérer.
Une dépense parfois nécessaire pour tourner la page
Mais récupérer son logement n’est pas gratuit. En Guyane, les propriétaires ont renoncé à des loyers impayés. À Chicago, Marco a dû verser une « prime de départ » de 4300 dollars (environ 3800 euros) aux squatteurs, bien en dessous des 8000 dollars demandés au départ.
« On ne voulait pas leur donner d’argent, admet-il. Mais on a entendu tellement d’histoires terrifiantes de squatteurs qui restent pendant 6, 8, 10 mois voire un an. » Ce versement leur a permis de partir rapidement et à Marco de vendre son bien sans plus attendre.
Cette méthode, à la fois surprenante et pragmatique, illustre la difficulté croissante pour les propriétaires face au phénomène du squat. Parfois, pour récupérer ce qui leur appartient, il faut sortir des sentiers battus.
Cette stratégie audacieuse pourrait-elle se répandre ailleurs, ou rester un coup de poker isolé ? En attendant, la bataille entre propriétaires et squatteurs continue de faire rage, entre justice, patience et parfois… nuits blanches.
Au-delà du cas de Marco, cette histoire soulève un débat brûlant sur la protection du droit de propriété et les limites du système judiciaire actuel. Face à la lenteur des procédures, certains propriétaires se sentent contraints d’innover, quitte à frôler l’illégalité ou à négocier directement avec les squatteurs. Cette réalité met en lumière le besoin urgent de réformes pour mieux équilibrer les droits des uns et des autres, tout en évitant que les situations ne dégénèrent.
En attendant, vigilance, solidarité entre propriétaires et accompagnement juridique restent les meilleures armes pour affronter ce genre d’épreuve, tout en espérant que la législation s’adapte enfin aux enjeux du quotidien.