Une mise à jour passée presque inaperçue pourrait bien faire la différence sur la fiche de pension de nombreux Français. L’Agirc-Arrco, qui gère la retraite complémentaire des salariés du privé, a modifié son mode de calcul. Ce petit ajustement technique pourrait se traduire, pour certains, par une meilleure retraite… à condition de faire une démarche spécifique.
Un nouveau calcul qui peut rapporter gros
Depuis le 19 mars 2025, un changement est entré en vigueur sans faire grand bruit. Il concerne le calcul des points de retraite complémentaire pour certaines catégories de salariés. À première vue, cela peut sembler complexe. Mais concrètement, cela peut signifier plus d’euros à la fin du mois une fois à la retraite.
Le changement touche les salariés en forfait jour – généralement des cadres – qui travaillent moins de jours que ce qui est prévu dans leur convention collective ou l’accord d’entreprise. C’est ce qu’on appelle un « forfait jour réduit ». Par exemple, un contrat peut prévoir 190 jours de travail par an, contre les 218 jours standard. Ce n’est pas du temps partiel à proprement parler, mais une autre organisation du temps de travail.
Avant, la cotisation ne suivait pas le vrai salaire
Jusqu’à présent, les salariés dans cette situation et touchant plus de 2425 euros net par mois (l’équivalent de 1,7 fois le SMIC) n’étaient pas pleinement reconnus dans leurs cotisations retraite. En effet, l’Agirc-Arrco ne prenait en compte qu’un maximum de 2425 euros pour calculer leurs points… même si leur salaire réel était bien supérieur, par exemple 3000 euros.
Résultat : des cotisations plus faibles, et donc une pension complémentaire amputée par rapport à ce qu’elle aurait pu être.
Ce qui change aujourd’hui
Désormais, ces salariés pourront cotiser sur la totalité de leur salaire. Cela signifie que l’intégralité de leur revenu est prise en compte pour calculer leurs points de retraite complémentaire. Ce nouveau mode de calcul leur permettra donc de gagner plus une fois à la retraite.
C’est une avancée notable. Mais attention : cette nouveauté ne s’appliquera pas automatiquement. Pour en bénéficier, le salarié et son entreprise doivent signer un accord écrit. Sans cela, l’ancien calcul restera en vigueur. C’est donc un choix personnel à activer volontairement.
Combien cela peut-il rapporter ?
Pour l’instant, l’Agirc-Arrco n’a pas communiqué de chiffres précis : ni sur le nombre de salariés concernés, ni sur le gain moyen attendu. Mais dans tous les cas, cotiser sur un salaire plus élevé se traduit logiquement par une pension plus confortable à long terme.
Les salariés au forfait jour réduit ont donc tout intérêt à se rapprocher de leur employeur pour étudier la possibilité de mettre en place cet accord. Une démarche simple, mais qui pourrait faire une réelle différence une fois l’heure de la retraite venue.
Ce changement discret illustre parfaitement l’importance de bien suivre l’actualité et les évolutions réglementaires liées à la retraite. Beaucoup de salariés ignorent encore qu’un simple échange avec leur service RH ou leur employeur peut ouvrir droit à des avantages non négligeables pour leur avenir financier. Prendre quelques minutes pour se renseigner, poser les bonnes questions et anticiper les démarches peut donc rapporter gros à long terme.
Dans un contexte où chaque euro compte pour préparer sereinement sa retraite, il n’a jamais été aussi essentiel de s’informer et d’agir avant qu’il ne soit trop tard.
Un petit ajustement technique, certes. Mais qui mérite qu’on s’y penche sérieusement, surtout si l’on veut maximiser ses droits pour demain.
Affaire à suivre pour celles et ceux qui veulent prendre leur retraite sans mauvaise surprise…